Hubert, 19 ans et le bac ES en poche et futur étudiant en lettres modernes, a décidé de partir en échange avec le Rotary. Il a pu découvrir l’Inde et nous raconte son expérience en immersion au pays des maharadjahs.
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Peux-tu nous présenter le programme d échange du Rotary ?
Le programme d’échange du Rotary comporte des échanges courts et des échanges longs. J’ai voulu faire un échange long, de 10 mois. Les étudiants d’échanges sont accueillis sur place par des familles d’accueil, ne faisant pas forcément partie du Rotary. En échange, la famille du partant (entre autre, la mienne) reçoit un(e) étudiant(e) d’échange pour une certaine période. Les familles sont souvent alternées, le nombre standard étant de 4. C’est un programme ouvert à tous, ma famille ne fait pas partie du Rotary, la qualité primordiale pour passer les sélections étant la motivation personnelle.
Partir en Inde : un choix réfléchi ou une surprise ?
L’idée de partir en Inde était déjà bien mûre pour moi. C’est l’expérience de ma sœur aînée, partie en échange au Mexique il y a cinq ans, qui m’a poussé et motivé pour cette aventure. Bien sûr, l’idée de partir si longtemps et si loin me faisait un peu peur à l’époque, et j’ai donc décidé de participer à un autre programme d’échange en Allemagne pour 6 mois. J’en suis revenu totalement prêt pour « du lourd », et l’Inde m’a paru être le meilleur choix : un pays réputé pour avoir une culture débordante, mais que je ne connaissais pas du tout. Alors, je me suis dis « pourquoi pas, c’est ça, apprendre ».
Que peux tu nous dire sur le pays et les habitants ?
L’Inde est un pays très difficile à résumer, mais pour faire court : J’ai du mal à imaginer un pays plus ou même aussi intéressant à explorer, mais malgré tout, cela me paraîtrait difficile d’y faire ma vie. En effet, l’Inde, c’est un pays magnifique, avec des mentalités totalement différentes d’une région à une autre, des gens souvent très accueillants et souriants, avec des centaines et des centaines de langues différentes…
Mais ce n’est pas un pays « facile », comme la plupart des pays en développement. On y est souvent confronté à la pauvreté, de plus les normes de travail ou sanitaires n’ont rien à voire avec celles de la France par exemple. Il arrive de voir des enfants ou des femmes sans protections travailler sur des chantiers. Il faut ici que je précise que j’étais dans la ville de Vapi, l’une des plus polluée du pays, mais la protection de la nature et de l’air est encore peu présente dans l’esprit des industriels comme des citoyens lambda.
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Et sur ta vie étudiante/scolaire la bas ?
J’ai suivi les cours équivalent à la première littéraire, le but n’étant pas de repartir avec un diplôme, mais simplement d’expérimenter la vie scolaire. D’un point de vue subjectif, je n’ai pas vraiment apprécié le système scolaire. Encore une fois, c’est une mentalité très différente (prière au matin, silence religieux à l’arrivé des professeurs, peu de mélange filles – garçons).
De plus, j’ai eu l’occasion d’enseigner le français dans une autre école, durant un mois. Les élèves étaient peu enclin à travailler et peu motivés, ce qu’on peut toutefois comprendre à cause de la difficulté d’apprendre des langues étrangères. Mais ça reste une bonne expérience.
Qu’est ce que tu as le plus apprécié en Inde ?
Ce que j’ai préféré, c’est voyager et rencontrer de nouvelles personnes. Comme je l’ai dit précédement, l’Inde, c’est un pays magnifique, ça en met plein les yeux ! On passe facilement d’un desert à une forêt, et enfin une montagne grâce à la diversité des régions.
J’ai longtemps cru que l’idée que les personnes les plus démunies sont les plus joyeuses était fausse, jusqu’à ces voyages : La « petite main d’oeuvre » (les maids, les conducteurs de rickshaws, les marchands…), c’est la part de la population de loin la plus heureuse, toujours contents et flattés d’être le centre d’attention d’un étranger.
Qu’est ce que tu ne regretteras pas ?
Je pense que ce sont les adolescents. J’ai personnellement très peu apprécié la companie de personnes de mon âge là bas. Élevés dans un cadre bien plus familial et traditionnel que celui dans lequel j’ai grandi, j’ai eu l’impression que leur manque d’indépendance influe fortement sur leur façon de penser.
Au final, qu’est ce que cet échange en Inde as-pu t’apprendre sur toi même ?
Ça m’a sorti du flou sur mon avenir. Désormais, je sais ce que je veux faire plus tard : Je voudrais devenir photo-reporter. Là bas, c’était mon principal passe-temps : Sortir dans les rues et photographier les passants ou la vieille ville. Maintenant, je travaille pour m’acheter du matériel et partir à nouveau. J’ai d’ailleurs créé une page Facebook, Smiles From India, pour partager mes photos.
Enfin, quels sont tes conseils pour ceux qui envisagent de partir en échange en Inde ou avec le Rotary ?
FONCEZ !! Peu importe où vous partez, ce n’est que du plus. Evidemment, moi, je pourrais continuer longtemps à vous dire à quel point l’Inde c’est un pays à voir à tout prix, mais je crois que n’importe quelle destination en vaut la peine. Bien sûr, c’est pas tous les jours très simple d’être 10 mois ou un an loin de la famille et des amis, mais c’est qu’un an, ça passe tellement vite ! Il n’y a rien à y perdre, on y gagne en autonomie, en compréhension du monde qui nous entoure, en maturité… Faites le, tout simplement.
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Publié par Alexandre
Co-fondateur de "Jeunes à l'étranger". Pendant mes études, j'ai étudié un semestre au Mexique, réalisé un stage de 6 mois dans la finance à Londres et fait un stage en import/export en Espagne.