
Florent, étudiant en école de commerce, a décidé de partir étudier à l’étranger loin, très loin de la France et de ses repères pour un échange en Nouvelle-Zélande. Il en est revenu plein d’excellents souvenirs qu’il partage ici avec vous.
Florent, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Hello ! Je m’appelle Florent et suis étudiant à l’ISCID-CO, en dernière année de Master Marketing, et j’ai eu la chance de partir un an en échange universitaire en Nouvelle Zélande, durant mon année BAC+4 donc.
L’échange en Nouvelle-Zélande : Un choix, un rêve ou un hasard ?
À l’origine, j’aurais préféré partir en Australie, idéalement dans une grande ville comme Sydney ou Melbourne. Cependant, pas d’accord d’échange avec le pays des kangourous (aujourd’hui, il y en a un en Tasmanie, mais je ne suis plus sûr qu’il existait “à l’époque”). J’aurais préféré l’Australie car c’est l’exact opposé de ce qu’on connait en Europe, que ce soit le paysage, la météo, la faune et la flore mais aussi la culture, l’état d’esprit, etc. tout bien loin de la morosité européenne.
Finalement, la Nouvelle Zélande, à seulement 3h de vol de l’Australie (contre une trentaine depuis la France), c’est juste à côté et la vie y est mois chère qu’en Australie, et le peu que j’avais vu de la Nouvelle Zélande sur internet m’a également plus. Au pire, je pourrai partir en vacances en Australie (ce que j’ai fait) ! Allez, va pour la Nouvelle Zélande !

Peux-tu nous parler du pays et de ses habitants ?
Quel bonheur d’y vivre ! On y vit à l’occidentale mais sans le stress. Il y a quelques grandes villes, partageant souvent des grattes-ciels avec des bâtiments à l’architecture coloniale (la Nouvelle Zélande est le dernier pays à avoir été colonisé, en 1642, et a failli être française, les Anglais étant arrivés quelques jours plus tôt seulement), il y fait bon vivre. Les Kiwis (le surnom des néo-zélandais) sont tellement gentils et heureux ! Certes, comme chez les Australiens, ça prend un peu de temps avant de se sentir vraiment parmi eux mais ils sont tellement gentils et ouverts d’esprit ! J’imagine que les populations maoris (populations polynésiennes autochtones) doivent y être pour beaucoup car leur culture y est très présente et les maoris sont parfaitement intégrés à la société, on a beaucoup à en apprendre ! Il y a aussi une forte présence asiatique (chinoise et indienne notamment) et on se retrouve finalement dans un joyeux melting-pot haut en couleurs. Et dire à un Kiwi qu’on est Français lui fait autant plaisir qu’à nous ! Ils sont (très) nombreux à se souvenir de l’histoire du Rainbow Warrior mais à part ça, ils ont une image de la France tellement belle qu’ils sont ravis de rencontrer un petit Frenchy (notamment lorsqu’il enseigne le Français, comme ce fut mon cas) ! Ils sont vraiment adorables et très tolérants.
Comment as-tu vécu ton arrivée sur place ? Qu’est ce qui t’a impressionné ?
L’arrivée a été un peu dure, car j’avais une chambre étudiante franchement pas glamour, que j’ai quitté quelques semaines plus tard pour aller vivre chez un couple de Bulgares installés en NZ depuis quelques années (un melting-pot je vous dis !). L’insouciance des Kiwis et leur gentillesse m’a franchement frappé. En faisant vos courses, vous tappez la discut’ à la caisse, des gens laissent leur voiture sur le parking vitres ouvertes, et personne ne juge personne, et ça, ça m’a bien changé du vieux continent ! C’est donc sur le plan humain que j’ai le plus été impressionné. Bien sûr, la beauté du pays aussi, cela s’en va sans dire ! Volcans, fjords, montagnes, lacs, tout ça sur un pays aussi grand que la Grande Bretagne. Ce pays est une machine à road-trips !

Que peux-tu nous dire sur la vie universitaire et l’organisation des cours chez les “kiwis” ?
L’organisation est typiquement anglo-saxonne dans le sens où j’avais une douzaine d’heures de cours par semaine, sur 3 à 4 jours maxi, avec des gros projets à faire en groupe sur plusieurs mois. On appelle les profs par leur prénom (essayez en France, vous allez voir…), et sont typiquement kiwis ! A-do-rables ! J’étais à WINTEC, à Hamilton, sur l’île nord et le campus était à taille humaine mais avec un immense “hub” avec des centaines de pc en libre accès, une énorme bibliothèque, du wifi gratuit et illimité (et rapide !), un bar à sushi, etc. Typiquement anglo-saxon donc. Pour en revenir aux cours, je n’avais à peine que quelques heures de “cours” comme on en a en France, le reste du temps étant des travaux de groupe, des discussions, présentations, etc.
Comment as-tu trouvé ton logement ?
WINTEC indiquait aux étudiants étrangers trois solutions de facilité : loger au sein d’une famille kiwi, un village étudiant appartenant à l’université ou une chambre étudiante au sein d’un petit “complexe” privé (ne dépendant pas de l’université). J’ai choisi la troisième option car de loin la moins chère (NZD 150.00/semaine soit une centaine d’euros). Chambre mal chauffée, sale et très mal isolée, je suis parti après quelques semaines pour rejoindre le couple de Bulgares dont je parle plus haut. Il existe un mix entre leboncoin et ebay localement : trademe.co.nz qui est une adresse à garder car on y trouve tout : voitures, logements (y compris collocations), meubles, informatique, bref tout ce qu’on trouve sur un site de petites annonces !

Quel est le coût de la vie sur place ?
J’ai trouvé que c’était un peu mieux qu’en France, notamment grâce au taux de change (1€ = 1,6 NZD à l’époque, 1,44 NZD aujourd’hui), l’essence (on roule tous à l’essence là-bas hormis bus, camion, véhicules utilitaires…) était à 1,20€ le litre contre 1,60€ à ce moment-là en France, et 0,80 le litre de diesel, l’équivalent d’un Maxi Best-Of chez MacDo vous revient à environ 5€ contre 7 à 8 ici, et ça résume assez bien le coût de la vie là-bas (bien que la viande y soit chère, bien qu’excellente).
Cependant, les logements coûtent vite cher (rien à moins de 400€/mois et les maisons ne sont pas systématiquement aussi bien entretenues que chez nous). Pour les sorties, il faut chercher une réduc étudiant ou un bon plan sur Groupon car sinon, c’est plutôt cher. J’ai pu nager avec des otaries pour une cinquantaine d’euros par exemple, et c’est quelque chose à faire ! Ha, j’allais oublier, les transports sont chers : peu de trains entre les grandes villes, les bus, ça dépend des villes (mais pour faire le trajet entre les villes, ce sont des entreprises privées comme NakedBus ou InterCity et les tarfis sont vraiment attractifs là par contre) et le ferry entre les deux grandes principales îles est cher aussi (j’avais payé $338 l’A/R avec une voiture en tarif étudiant, soit un peu plus de 200€ à l’époque). Une mention spéciale aux voitures d’occasions, vendues pour des bouchées de pain. Un CT obligatoire tous les 6 mois pour les voitures de plus de 10 ans permet de retrouver des voitures de 15 ans sur les routes affichant 300 000km et tournant comme des horloges, ça nous change ! J’ai acheté une Subaru Impreza break de 1996 avec 278 000km au compteur pour… $1710 soit 1050€ ! Je n’ai eu à changer que deux joints de cardans ($180 les deux). Et puis sans voiture là-bas, vous ne ferez pas grand chose…

Comment sont vus les français ?
Très bien ! Comme mentionné plus haut, ils semblent “nous” en vouloir encore pour avoir coulé le Rainbow Warrior dans leurs eaux mais à part ça, nous somme très bien vus : culture gastronomique, luxe, mode, on bénéficie de l’image de notre pays. Si vous voulez draguer, vous savez sur quoi jouer, haha ! ;-). On ne souffre pas (encore ?) de la triste image que nos compatriotes backpackers peuvent avoir en Australie (le French Shopping désigne le vol à l’étalage là-bas… je vous laisse deviner pourquoi). Chez les Kiwis, tout va bien pour nous ! en revanche, quand on dit qu’on est Français, on me demande quasi-systématiquement si je joue au football, j’ai du mal à comprendre pourquoi.
Les Néo-Zélandais sont-ils vraiment autant fans de rugby qu’on peut le penser ?
Ho que oui ! Les terrains de rugby sont partout et tout le monde y joue, dès le plus jeune âge, c’est LE sport du pays, et les All Blacks sont véritablement la fierté du pays (et voir le hakka en vrai donne des frissons !). L’autre sport très présent est le cricket (très populaire en Australie et en Inde aussi), qui sans également le rugby, est également un sport très populaire en NZ. Culture du surf aussi assez présente, car on n’est jamais très loin de la mer !
As-tu une anecdote a nous raconter ?
Lors d’un de mes cours de Français, j’expliquais d’où je venais, et c’est alors qu’un Indien m’a répondu “Ok biloute !”. Imaginez le choc. Oui, il avait vu Bienvenue Chez Les Ch’Tis. J’ai donc appris à des Kiwis la différence entre une biloute et une biroute… On a bien ri ! C’est la première anecdote qui m’est revenue en tête, je dois encore être “choqué”, haha !

Est-ce que tu recommanderais ce pays pour un échange universitaire ? Pourquoi plus qu’un autre ?
ABSOLUMENT ! Les 30h d’avion valent assurément le coup ! Paysages magnifiques et nature préservée (volcans, fjords, lacs, montagnes, glaciers, plages, kiwis (les oiseaux, hein ^^), pingouins, otaries, baleines, dauphins… et beaucoup de moutons, haha ! Attention sur les petites routes !), population enthousiaste, ouverte d’esprit et adorable, coût de la vie légèrement inférieur à celui en France, culture maorie… Rah, vivement que j’y retourne ! C’est un pays dont on parle peu et pourtant magnifique, à l’économie fleurissante, et à la nature somptueuse. C’est le dépaysement le plus total, à tous points de vue. Un conseil : ne négligez jamais la crème solaire. La couche d’ozone y est plus fine, le soleil nous brûle vite et fort, je sais de quoi je parle, faites vraiment très attention ! 😉

Publié par Alexandre
Co-fondateur de "Jeunes à l'étranger". Pendant mes études, j'ai étudié un semestre au Mexique, réalisé un stage de 6 mois dans la finance à Londres et fait un stage en import/export en Espagne.