Maud, étudiante en art, est partie étudier au Québec et plus particulièrement à Montréal. Les habitants du Québec paraissent très proches des français car nous parlons la même langue. Cependant, il y a plusieurs différences culturelles que ce soit au niveau de l’administration, des mentalités et des expressions ! Retour sur l’expérience de Maud…

Bonjour Maud, est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Maud et j’ai 20 ans. Je suis étudiante en Design graphique dans une école d’Arts Appliqués à Paris, et je suis partie en échange universitaire dans un CEGEP à Montréal pendant un semestre.
Pourquoi as-tu décidé de te lancer dans cette aventure ?
J’ai toujours aimé voyager mais je n’étais jamais restée dans un pays plus d’un mois. J’avais vraiment envie de vivre totalement à l’étranger avec un travail, un logement et des amis sur place. Seulement, je ne savais pas si j’aurais le courage de rester aussi loin de mes proches et de ma vie en France pendant de longs mois… J’ai donc vu dans ce voyage, outre une aventure exceptionnelle, un test de « seulement » 6 mois qui me permettrait de vérifier si j’étais bien oui ou non prête à rester loin de la France pendant longtemps. L’expérience a été un total succès et je n’ai qu’une hâte : repartir !
Comment l’opportunité d’étudier au Québec est venue ?
Je pensais qu’en me lançant dans les études d’Art je devrais abandonner mes rêves d’ERASMUS et d’échanges universitaires, et attendre la fin de mes études pour habiter ailleurs ; d’autant plus que je fais un BTS, il me semblait donc totalement impossible de voyager pour l’instant.
Et puis au début de ma première année, un de mes profs principaux est rentré dans la classe avec un air songeur et nous a demandé d’un air totalement nonchalant « Hum, dites, ça vous dirait d’aller étudier au Québec dans 2 mois ? ». Notre section avait en fait un partenariat avec une section équivalente à Montréal et cet échange avait lieu depuis 2 ou 3 ans. Autant dire que j’ai bondi sur l’occasion et après quelques entretiens de motivation, je suis partie avec un de mes camarades vers le froid !
Quelles sont les différences entre ton école d’Art en France et celle au Québec ?
L’établissement dans lequel je suis allée au Canada était un CEGEP : c’est particulier au Québec, ça n’existe d’ailleurs que dans cette partie du monde (Il n’y en a pas dans le Canada anglophone). Il s’agit d’un intermédiaire de 2 ou 3 ans entre le lycée et l’université, un peu comme une prépa à la fac qui serait obligatoire. J’ai suivi des cours de différents niveaux (La plupart de mes cours étaient de 3ème année, mais j’ai par exemple suivi un cours de typographie de première année puisque je n’avais aucune connaissance dans ce domaine et qu’on n’avait pas encore abordé cette matière en France).
La principale différence est qu’ils sont… ULTRA organisés. Vraiment. Vraiment vraiment. En France mes profs sont très désorganisés, avec des travaux et des dates butoir assez floues ; au CEGEP c’est très bien défini. On distribue à chaque étudiant un plan de cours pour chaque matière qui couvre tout le semestre: c’est un planning qui définit très précisément quel cours sera étudié tel jour, quel travail sera présenté tel jour et rendu à tel autre, y compris pour les cours de fin de semestre qui ont lieu 4 mois plus tard… Et les profs s’y tiennent ! C’est donc beaucoup plus facile de s’organiser. Les étudiants sont également plus cadrés et dirigés, en particulier en première année. C’était très différent de la France où on est beaucoup plus libre, j’ai souvenir d’un devoir de peinture pour lequel j’ai perdu des points parce que ma présentation n’était pas « conforme » : j’avais collé mon dessin à gauche et ma feuille de consigne à droite, alors qu’il fallait faire l’inverse !
As-tu des aides financières ?
Mon école nous a payé le billet d’avion aller-retour (environ 500€).

Que peux-tu dire du coût de la vie à Montréal ?
Je n’ai pas eu à payer de frais de scolarité (Mon école en France étant publique, et donc gratuite) mais il me semble qu’il y a une entente entre les gouvernements français et québécois : un étudiant français au Québec payera le même prix qu’un étudiant québécois, soit environ 3000 dollars pour une année à l’université selon le cursus : beaucoup moins cher qu’une école privée en France, donc. Le logement coute beaucoup, BEAUCOUP moins cher qu’à Paris : je vivais dans la résidence étudiante de mon CEGEP en colocation avec une autre étudiante dans un petit F3 pour un peu moins de 300 euros par mois ; et vu les regards horrifiés de mes camarades, les loyers d’appartements en ville semblent encore moins chers. Les prix du transport pour un étudiant étaient à peu près semblables et mon ami trouvait que le coût de la nourriture était plus cher qu’en France, mais je n’ai pas constaté un écart abominable. Sauf pour le fromage : contrairement à ce qu’on pense on en trouve pas mal, mais même le prix du plus petit sachet de fromage râpé donne envie de faire passer un sac de fromage en douce à la frontière.
Qu’aimes-tu au Québec ? Qu’est-ce que tu aimes le moins ?
On est arrivé début janvier au Québec, avec des températures avoisinant les -30° certains jours… Mais ne prenez pas cet air horrifié, honnêtement c’était largement supportable avec une bonne doudoune, et les bâtiments publics sont surchauffés. La neige, c’était vraiment chouette ! On a pu faire une super balade en raquettes dans les bois et du patin à glace sur un lac qu’on a déneigé nous-même. Mais il faut avouer qu’après 4 mois de neige (Elle n’a fondu définitivement que fin avril…), on avait qu’une hâte : voir de l’herbe.
On nous avait vanté la gentillesse des québécois et c’était plutôt vrai, ils sont toujours près à rendre service avec le sourire. En revanche on a été assez déçu du mode de vie de la plupart des étudiants : la quasi totalité de mes camarades de classe avaient des jobs qui leur prenaient tout leur temps libre après les cours et le week-end, on est donc beaucoup moins sorti avec eux que ce qu’on aurait voulu : ils n’avaient pas le temps.
Et le plus rigolo : si on s’est fait vraiment très rapidement et facilement à l’accent, on est tout de même revenu en France avec une grande liste d’expressions typiquement québécoises à ressortir dès que possible.

Des conseils pour les jeunes qui souhaitent partir étudier au Québec ?
C’est facile et moins dépaysant de partir au Québec que dans d’autres pays étrangers je pense, car on y parle majoritairement français et le mode de vie n’est pas si éloigné du nôtre. C’est donc une bonne destination pour ceux qui voudraient partir à l’étranger mais qui ont peur de se retrouver dans un univers totalement inconnu, sans repère et sans aide. Et si vous partez y étudier moins de 6 mois, vous n’avez pas besoin de VISA : un permis d’étude suffit ! Quant à la période de voyage : l’hiver est très froid et l’été est très chaud. On est parti en janvier et revenu en mai : on était particulièrement déçu de partir lorsque la ville se réveille enfin de la neige et de ne pas vivre la fin de l’été et l’automne avec tous leurs musiciens de rues et leurs festivals. En revanche, les longues randonnées l’hiver dans la neige étaient particulièrement agréables. Choisissez donc bien suivant vos envies, l’ambiance n’est pas la même selon les périodes…

Le blog de Maud : http://pateacookies.
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.