Léna est partie étudier à l’étranger pendant ses études de droits. Après un passage en République Tchèque elle fait actuellement son Erasmus en Hongrie. Voici son expérience et ses conseils :
Bonjour Léna, est-ce que tu peux te présenter ?
Bonjour ! J’ai 20 ans, je suis en 3ème année de licence de droit, formation que j’ai souhaité terminer à l’étranger. Je suis à Budapest depuis septembre (2016), et j’y reste un an.
Pourquoi as-tu choisi de partir faire ton Erasmus en Hongrie ?
La Hongrie n’était pas mon 1er choix car étant déjà allée à Prague, j’ai d’abord mis la capitale Tchèque en 1er choix car j’avais adoré la ville, et elle ne m’était plus inconnue.
Budapest m’est ensuite venu à l’esprit bien que d’autres destinations étaient proposées. La Hongrie a l’emplacement idéal pour ceux qui aiment voyager comme moi, elle est donc un tremplin parfait pour s’organiser des week-ends aux quatre coins de l’Europe (en Hongrie même qui offre aussi des endroits à découvrir comme le beau lac Balaton).
De plus j’étais curieuse de son histoire, de sa culture, de ce qu’elle avait à proposer puisque c’est une région que l’on ne nous présente que très peu à l’école.
Enfin, j’ai choisi la Hongrie pour pouvoir y pratiquer l’anglais, omniprésent dans la vie d’un étudiant Erasmus et les cours qui sont proposés dans mon université sont intéressants.
As-tu remarqué des différences entre la vie d’étudiant en Hongrie et celle en France ?
Ma vie étudiante est très différente. Je n’ai que 9h de cours par semaine, alors qu’en droit en France c’est une vingtaine, ce qui me laisse beaucoup de temps pour m’adonner à autre chose ou pouvoir bosser correctement les cours.
Ces derniers sont évidemment différents, beaucoup de droit international (pénal, commercial), souvent appuyés par des powerpoint, les professeurs prennent le temps du dialogue avec les élèves. Qui plus est, ils ne sont pas des anglais natifs donc ils s’adonnent à la pratique de l’anglais au même titre que nous.
Ils sont très ouverts et n’hésitent pas à nous proposer de l’aide (quitte à nous donner leur e-mail ou numéro de téléphone privé).
Les cours se déroulent dans une ambiance d’échange car nous sommes souvent en petit comité, où chacun apporte son savoir. En résumé, pour le temps que je passe à l’université, il s’avère efficace et agréable.
Où vis-tu ?
Je vis dans un appartement au centre de la ville, en colocation avec 3 autres personnes. Un français et deux espagnoles.
L’année Erasmus permet de rencontrer beaucoup de monde, de plus je suis arrivée seule à Budapest, donc aucun contact (hormis un tuteur), le fait d’arriver en colocation permet d’être en contact et en immersion tout de suite ! Et d’éviter un coup de blues (si coup de blues il y a), de continuer à parler anglais à la maison et de bâtir de nouvelles amitiés.
Comment as-tu trouvé ton logement ?
Sachant que je savais que je voulais une colocation, j’ai d’abord cherché les futurs colocataires puis une fois à quatre, nous nous sommes lancés dans la recherche d’appartements, sur Facebook. Il y a des groupes Erasmus –ville de prédilection- où nombres d’appartements sont proposés.
Une de mes coloc avait des amis dans l’actuel appartement où nous sommes, nous savions donc qu’il existait, que le propriétaire ne nous réservait pas de mauvaises surprises et qu’il correspondait à nos attentes.
Quelles sont été les principales étapes pour préparer ton Erasmus ?
Après avoir compléter un dossier de candidature pour partir en L3, celui-ci est « gelé » jusqu’au résultat des examens du 1er semestre de L2, celui-ci étant validé, j’ai poursuivi mon année jusqu’à être convoquée pour un oral avec un professeur d’anglais. Cet oral est une étape parmi d’autre, juste pour vérifier que le candidat ne sera pas totalement perdu une fois dans un environnement anglophone.
Puis courant mars l’université me propose de partir à Budapest (plus de place à Prague), je confirme mon choix. Il faut ensuite constituer un dossier avec des pièces à fournir (la partie administrative…) pendant le 2ème semestre, tandis que les échanges avec l’université de Budapest commencent. La L2 étant validé, je n’avais plus qu’à valider définitivement mon départ.
Il faut juste faire la démarche d’aller chercher un dossier de candidature et de faire ses choix de villes. Ensuite, l’administration se charge de vous rappeler les étapes à suivre, il n’y a pas d’embuche ou de choses complexes.
As-tu appris le hongrois avant de partir ? Est-ce qu’il est difficile de vivre là-bas si on ne parle pas la langue ?
Je n’ai pas appris le hongrois avant de partir… Ni une fois arrivée ! La fac nous proposait des cours contre quelques crédits européens, mais le hongrois à la réputation (et je comprends pourquoi) d’être difficile à apprendre. La langue ne ressemble en rien au français, à l’anglais, à l’allemand ou l’espagnol. Tous les Erasmus sont logés à la même enseigne ! Il faudrait 7 ans en immersion totale pour pouvoir la parler.
Il n’est cependant pas compliqué de vivre sans parler la langue, Budapest est une capitale, accueillant chaque année de plus en plus de touristes donc les transports, les principaux lieux de visites et restaurants/bars proposent une version anglaise de leur service. Ne pas parler la langue n’a pas été un obstacle du tout.
Au supermarché, on s’en tient à la tête du produit, ou on traduit avant si on veut quelque chose en particulier, mais les habitudes arrivent vite une fois en immersion. On retient même quelques notions, et les hongrois se feront un plaisir de vous apprendre des mots.
Quel est le coût de la vie à Budapest ?
Il faut rappeler que la Hongrie ne fait pas partie de la zone euro. Leur monnaie est le forint, 1€ = 300 Ft. Au début je faisais la conversion tout le temps puis je me suis rendu compte que tout était moins cher et le calcul se fait oublier petit à petit.
La vie n’est pas chère. C’est aussi une bonne raison de choisir une ville de l’est !
Nous sommes 4 dans un appartement en plein centre, très bien desservi, 120m² et nous payons 290€/ mois chacun tout compris. Pour les transports, métro, tram, bateau et bus illimité (24h/24 pour le tram, pratique pour les sorties), 11€/mois pour les étudiants !
Au niveau de la nourriture le budget n’est pas extravagant, mais il faut s’adapter à la vie locale, peu de viande rouge, on oublie le bon fromage et le croissant.
Pour les plus fêtards, la différence se fait ressentir, la bière est à 2€ en moyenne, le vin à 4/5€, pareil pour les cocktails et les alcools forts qui tournent autour de 5-7€.
De même pour les musées et les restaurants. Prix étudiant, menus du jour à 5€.
Quelles sont les choses que tu préfères en Hongrie ?
Je suis d’abord tombée amoureuse de Budapest. La ville est remplie d’histoire, et est très belle, en pleine transition, elle commence à attirer les touristes et se transforme à vue d’œil, le centre-ville est très agréable pour s’y promener. Vous en trouverez pour tous les goûts (célèbres ruin bars, zoo café, thermes, musées, balade sur les berges du Danube, sur l’ile, monuments). Je ne peux tout citer, la ville est à découvrir jour et nuit !
De plus la vie Erasmus est une autre vie. Je ne connaissais personne puis en un mois tu rencontres ceux qui partageront ton semestre (ou plus !), des nouvelles têtes chaque jours, chacun avec son expérience, des quatre coins du monde, une ambiance toute particulière, une bulle d’air fraiche dans les études, non-négligeable pour conserver sa motivation. Les sorties sont toutes aussi différentes, la vie nocturne regorge d’endroits typiques et alternatifs, stylés et qui proposent un choix de musique très large. Je redécouvre le plaisir d’aller en cours en apprendre plus sur le monde qui nous entoure.
Les semaines passent à une vitesse folle, toujours quelque chose à faire, un endroit à découvrir et profiter de cette expérience au maximum devient un leitmotiv.
Quelles sont les choses que tu aimes le moins ?
Question très dure… Peut-être dirais-je les sans-abris, les salaires ne sont pas aussi élevés qu’en France, il y a de la pauvreté, mais ils ne sont pas dérangeants. Ils sont présents dans le métro l’hiver mais recherchent uniquement un abri. La ville a le mérite d’être calme (hormis les nombreux fêtards) et sécurisée, je n’ai pas peur et n’hésite pas à rentrer seule la nuit. En 3 mois, je ne trouverais donc pas de défaut à cette ville.
Les Hongrois ne sont pas très ouverts aux étrangers (crises des migrants, politique de fermeture des frontières) mais ça ne se ressent pas, à part quand tu parles avec eux, où ils confirment leur position nationaliste (mais les étudiants sont curieux en réalité, il m’est arrivé de sortir avec eux).
Des conseils pour les jeunes français qui voudraient partir faire un Erasmus en Hongrie ?
Lorsqu’on se pose la question de si on tente l’expérience, la réponse est toute faite. Il faut juste surmonter l’appréhension de tout quitter pour vivre dans un nouvel environnement. Mais le fait de faire la démarche prouve que la personne est prête et qu’elle va s’adapter, qu’elle a envie de le faire. Laissez tomber les préjugés comme quoi cette année peut être considérée comme une perte de temps, je n’ai pas regretté d’être partie une seule fois, comme tous les Erasmus que je croise ici, c’est une expérience de vie plus qu’une année universitaire de plus.
Ma famille et mes amis étaient au départ surpris par ce choix, mais le pays leur était inconnu et ne s’appuyait que sur des clichés (ville de l’est, pauvre, rien à voir, limite en reconstruction, température glaciale, environnement froid) mais ceux qui me rendent visite en ressortent plus qu’agréablement surpris. Elle peut de plus être valorisée dans un dossier, comme un élément qui montre votre mobilité, votre capacité à s’adapter et l’anglais (ou autre) non négligeable. Démarquez-vous et vivez une aventure !
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.