Hélène est une jeune française expatriée au Royaume-Uni. Blogueuse et passionnée, elle nous explique ce qui l’a amenée à travailler dans la capitale britannique et donne quelques conseils pour trouver un emploi à Londres.
Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi ?
Je m’appelle Hélène et j’ai 29 ans. Je suis originaire de Rennes et après mon bac je suis partie à Lyon pour faire des études d’ingénieur à l’INSA. Au cours de mes études, j’ai eu la chance de voyager à diverses reprises que ce soit pour des stages (Chine et Angleterre) ou bien un échange en Chine, ce qui m’a donné envie de vivre à l’étranger.
Maintenant, je travaille dans une grosse entreprise de produits de grande consommation dans la division luxe où je m’occupe du développement packaging parfum. Cela consiste à travailler étroitement avec les équipes créatives, nos fournisseurs et nos usines pour développer la solution technique qui va permettre de réaliser un flacon de parfum de qualité en grands volumes et à des coûts acceptables.
Pourquoi as-tu choisi de partir vivre à Londres ?
Après mon stage de fin d’études en France où le retour en France a été dur après mon échange en Chine (et oui, le choc culturel dans l’autre sens ça existe !), j’avais envie de commencer ma carrière à l’étranger et j’ai suivi mon petit-ami à Londres à qui on avait proposé un poste. Ça a été Londres mais ça aurait pu être n’importe où ailleurs !
Comment as-tu trouvé ton premier emploi dans la capitale britannique ?
Cela n’a pas été facile pour trouver un boulot dans ma branche pour diverses raisons dont celles que connaissent tous les jeunes diplômés mais aussi dû au manque d’aisance à l’oral pour se vendre en entretien et aussi au contexte économique en 2010. Après des recherches infructueuses, j’ai été temporairement réceptionniste dans un hôtel, ce qui m’a beaucoup aidé pour améliorer mon oral et alors que j’allais repartir en France, la bonne opportunité s’est présentée via un contact Français installé à Londres !
Quel est le coût de la vie là-bas ?
Le coût de la vie est très élevé malheureusement. Beaucoup de trentenaires célibataires sont obligés de vivre en collocation (certains le font aussi car c’est sympathique bien sûr). Il faut compter au minimum environ 600-700£ pour une chambre en collocation dans Londres. J’habite un deux pièces avec mon mari, qui est pratique pour tous les deux pour aller au travail, pour environ 1800£ par mois. Clairement, nous ne sommes pas à Londres pour faire des économies mais pour l’expérience et l’aventure 🙂
Quand j’entends des Français se plaindre du prix du pass Navigo à Paris j’ai envie de rire… Je paye 14£ pour aller au travail tous les jours car les transports en commun ne sont pas subventionnés, contrairement à la France et en plus de ça les boîtes anglaises ne participent généralement pas aux frais de déplacement.
Je trouve qu’en France on a énormément d’avantages et l’on ne s’en rend pas compte. Les gens se plaignent beaucoup alors que la qualité de vie est excellente sur beaucoup de niveaux.
Une bonne nouvelle quand même ! Les bières ne sont pas chères du tout comparées à la France 🙂
Comment as-tu trouvé le logement au moment où tu es arrivée ?
Mon mari avait déjà trouvé un logement à Earls Court via une annonce sur Gumtree ou Rightmove. Il avait trouvé en quelques jours après des premières nuits en auberge de jeunesse. Les démarches pour louer un logement sont plutôt faciles à Londres car il n’y a pas besoin de garant, par contre il faut une caution.
Il faut être bien au fait que la plupart des gens qui habitent à Londres vivent au minimum en couple ou en colocation car les logements sont très chers.
Quel est ton ressenti sur les londoniens ? Remarques-tu des différences avec les français ?
Les Londoniens sont extrêmement cosmopolites, il y a des gens d’un peu partout, de toutes nationalités et milieux sociaux et c’est vraiment enrichissant. Du coup je trouve les Londoniens très ouverts d’esprit. Un exemple, tu peux t’habiller comme tu veux, jamais personne ne te regardera d’un air bizarre dans le métro.
Ils sont également plus respectueux et moins râleurs que les Français. Par contre, je trouve parfois que les anglais manquent un peu d’esprit critique par rapport aux Français, en effet ça peut être constructif de râler parfois si c’est pour apporter une solution ensuite bien sûr.
As-tu déjà vécu un choc culturel ?
En fait mon choc culturel, je crois que je l’ai eu en revenant en France après six mois en Chine. La vie n’était pas facile là bas mais pleine d’aventures et puis les gens ont une telle énergie et une envie de s’en sortir.
Quand je suis rentrée en France, le retour à la réalité a été dur car le Français a tendance à se plaindre pas mal même s’il a tout pour avoir une vie confortable. C’est ça qui m’a donné envie de repartir.
Qu’est-ce que tu préfères dans ta vie à Londres ? Et qu’aimes-tu le moins ?
Ce que j’aime à Londres c’est l’énergie créative, l’ambiance de travail professionnelle mais détendue. Je ne sais pas si cela est propre à mon entreprise mais je trouve qu’il y’a a moins ce côté hiérarchique où tu obéis au chef. Ici, on laisse beaucoup la place à l’autonomie et à la prise d’initiatives.
Ce que j’aime le moins, c’est le temps que je perds dans les transports pour aller au travail… Mais ça, c’est le lot de ceux qui habitent une grande ville. Et puis le coût de la vie en général.
Tu es également blogueuse, peux-tu nous dire quelques mots sur « Excuse me I am French » ?
J’ai toujours aimé voyager et je m’intéresse également à différents domaines comme la gastronomie, la mode, l’art etc. Quand une amie a lancé son blog, j’ai commencé à suivre la blogosphère et je me suis dis “Pourquoi ne pas me lancer !”. Excuse me, I am French me permet donc de partager mes voyages, mes bonnes adresses, mes rencontres avec des créateurs talentueux, etc.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent partir travailler à Londres ?
Préparez un minimum le terrain si vous cherchez un travail dans un domaine particulier, essayer de trouver des groupes sur Facebook sur lesquels il est possible de poster des annonces et où des annonces sont parfois publiées comme le Cercle des Français à Londres, etc. Essayez de trouver des contacts sur LinkedIn ou bien démarchez en candidature spontanée via le réseau des anciens de vos études (IUT, écoles d’ingénieur ou de commerce etc.), allez rencontrer des entreprises sur des salons de l’emploi à Londres.
Pour des jobs qui demandent moins de qualification comme la vente, la restauration ou l’hôtellerie, osez aller vous présenter et déposer votre CV anglais. Ça va plutôt vite à Londres et les gens regardent plus la motivation que les diplômes ou l’expérience.
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.