Julien et Margaux ont choisi d’arrêter leur train-train en France pour faire une grande partie du monde dans le respect de l’environnement et des populations locales. Ils nous racontent comment ils sont partis et où ils en sont dans leur séjour !
Bonjour à tous les deux ! Est-ce que vous pouvez vous présenter auprès de la communauté ?
Hello ! Nous sommes Margaux (27) et Julien (30), un couple de français qui travaillait dans la Recherche Clinique – Margaux a un Master en Biologie, Julien en Chimie – et qui a décidé de tout plaquer pour partir en Tour du Monde à l’aventure !
En quoi consiste votre projet ?
Nous souhaitons, au départ de Paris, atteindre l’Australie sans prendre d’avion ! Et comme ce projet fou va nous prendre un certain temps (nous ne savons pas encore combien à l’heure où nous écrivons ces lignes, mais plusieurs années…), nous avons choisi de le réaliser en mode alternatif, pour des raisons écologiques, économiques mais également pour le côté aventure et rencontre des populations locales.
Nous considérons que voyager n’est pas seulement voir de beaux paysages… Nous privilégions aussi l’expérience ; les rencontres, la découverte des cultures, des langues et de la gastronomie ! Nous nous déplaçons donc en autostop, et avons recours aux systèmes d’hébergement gratuit (Couchsurfing, missions de volontariat, réseaux…)
Pourquoi avoir choisi de partir ? Et pourquoi maintenant ?
A vrai dire, ce voyage n’était pas du tout prévu ! Margaux rêvait de grand voyage, Julien d’aventure… Et puis un jour, le déclic s’est opéré quand Margaux a démissionné de son poste, sous la pression et le stress exercés par l’entreprise pour laquelle elle travaillait : Julien en a profité pour lui proposer de partir en Tour du Monde, en démissionnant lui aussi, et Margaux a dit oui !
Quelles ont été les étapes dans l’organisation de ce voyage ?
Il faut savoir que nous avons eu 3 mois pour tout préparer (3 mois étant le délai du préavis lorsque l’on démissionne d’un contrat longue durée en France).
Nous avons donc commencé par les bilans de santé (vaccins, consultations), l’administratif (validité du passeport, changement de banque vers une banque mobile, changement du forfait téléphonique, les démarches de sous-location de notre appartement parisien) et un premier inventaire des affaires à emporter.
Puis, un mois avant le départ, nous nous sommes focalisés sur le changement d’adresse (domiciliation chez nos parents), l’assurance voyage, la procuration à nos proches (ainsi, nous avons voté pour la présidentielle française !) et la demande de permis international.
Enfin, dans la dernière ligne droite, il ne nous restait plus qu’à faire nos sacs et scanner tous nos documents essentiels pour les stocker en ligne.
Vous êtes aujourd’hui en Grèce, vous pouvez nous faire un petit compte rendu des pays que vous avez traversés ?
Etant partis en octobre 2016, nous avons choisi de nous diriger vers le Sud : direction l’Italie pour notre 1er pays étape ! Nous y sommes restés 2 mois, uniquement dans le Nord, et avons traversé des villes toutes plus jolies que les autres (Torino, Genova, Pise, Sienna, Lucca, Florence, Bologne, Modena, Mantova, Vicenza, Verona, Venezia, Treviso, Trieste…).
Ensuite, on a attaqué la traversée des Balkans : Slovénie, Croatie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Serbie et Kosovo ! Ça nous a pris presque 5 mois pour les traverser, et nous avons adoré ! Ce sont des pays très riches en histoire. De plus, les locaux ont été très hospitaliers et l’autostop y a été plutôt facile.
Après le Kosovo, nous sommes rentrés en Albanie – pays qui ne nous aurait peut-être pas attiré en temps normal. Nous y avons fait de très bonnes découvertes et c’est un des pays où il a été le plus facile pour nous de faire l’autostop !
Enfin, après la traversée de l’Albanie du Nord au Sud, nous voici en Grèce, où nous profitons du soleil, des premiers amis qui nous rendent visite depuis 7 mois de voyage, et du temps libre pour visiter les sites archéologiques, un rêve de gosse pour Julien 🙂
Vous faites aussi du bénévolat, vous pouvez nous en dire plus ?
Nous nous sommes inscrits sur un site de volontariat (workaway) après avoir été hébergés, par hasard, dans une famille italienne qui l’utilisait pour l’aide aux travaux domestiques et jardinage. On a ainsi pu :
- Rénover une vieille maison à Venise pendant toute une semaine,
- Aider aux travaux de la ferme et profiter d’un Noel calme en Slovénie,
- Aider une retraitée française à nourrir et s’occuper d’animaux (poules, lapins, moutons) pendant 2 semaines en Croatie
- Et hier, nous avons été acceptés pour cuisiner végétarien pour une famille sur une île grecque pendant 1 semaine, et 2 semaines de baby-sitting au nord du pays !
Ce type de bénévolat pour voyageurs est pour nous une très bonne alternative au couchsurfing, car il permet de rester plus longtemps (des semaines, voire des mois) et bien que l’on fournisse un travail (5h maximum par jour), nous nous reposons bien plus ! En effet, défaire/refaire ses sacs, se déplacer, se réadapter à un nouvel espace tous les deux ou trois jours est très fatigant sur le long terme. En plus avec le volontariat, on peut développer de nouvelles compétences et s’immerger dans la vie locale grâce à la famille hôte (attention toutefois à bien trier les annonces et échanger avec les hôtes avant pour ne pas être déçu).
En dehors de ce site web, nous avons également aidé des organisations d’aide aux migrants à Belgrade en Serbie (en se présentant directement à eux) et nous allons sans doute renouveler cette expérience à Thessalonique en Grèce (via une conductrice d’autostop qui y travaille et avec qui nous sommes restés en contact, et qui nous héberge en échange).
Est-ce que vous avez prévus tous vos logements à l’avance ou bien vous vous laissez de la liberté ?
Totale liberté ! Avec Couchsurfing, il ne faut jamais prévoir trop longtemps à l’avance (une semaine d’avance en moyenne). L’imprévu nous a laissé nos meilleurs souvenirs de rencontres et d’hébergement, comme à Padova où sans plan pour dormir, une étudiante qui nous avait repérés dans la rue nous a trouvé un contact pour nous héberger !
Avez-vous eu de mauvaises surprises depuis votre départ ?
Juste une (vol d’argent liquide chez un hôte), mais en bientôt 8 mois de voyage ça reste très négligeable !
Y a t-il des rencontres qui vous ont particulièrement marquées ?
Enormément ! Les réfugiés à Belgrade, dont celui que nous avions interviewé dans notre article (http://www.serialhikers.com/2017/04/sweet-travel-from-afghanistan-to-europe.html) avec qui nous sommes toujours en contact, les gens rencontrés au hasard et qui nous ont aidés, voire hébergés, et certaines personnes en particulier qui ont été extrêmement généreux avec nous… Ce sont des choses qui ne s’oublient pas !
Quel est votre meilleur souvenir depuis votre départ ?
Pour Margaux, ce sont les cascades impressionnantes et complètement gelées de Plitvice (en Coratie). On est restés tellement émerveillés devant, malgré les -12°C ambiants, que ses cheveux ont commencé à geler…
Pour Julien, difficile d’en choisir un… Disons notre première nuit à la belle étoile, sur une crique sauvage d’Albanie, c’était magique 🙂
Comment voyez-vous la suite de l’aventure ?
Nous allons garder ce rythme de voyage jusqu’à atteindre notre objectif, l’Australie ! On espère encore faire de belles rencontres et voir de magnifiques paysages comme nous l’avons fait jusqu’à présent 🙂
Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur les façons dont on peut suivre vos aventures ?
Sur la plupart des réseaux sociaux en tapant SerialHikers, mais principalement Facebook, Instagram pour les meilleures photos, Snapchat pour le direct, Youtube pour les vidéos… et sur notre blog, www.Serialhikers.com !
Des conseils pour les jeunes français qui voudraient partir faire le tour du monde en stop comme vous le faites ?
Laissez les préjugés de côté, écoutez votre cœur et lancez-vous ! Nous n’avons pas regretté une seule seconde de l’avoir fait, tant cela nous a enrichi (rencontres, apprentissage, culture…). Comme on l’a découvert, ce sont les gens qui n’ont jamais voyagé qui vivent reclus dans la peur, avec un esprit fermé. On se prouve à nous-même mais aussi aux autres, que le voyage est la meilleure école de la vie et que la plupart des gens sont bons !
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.