Dans le cadre de ses études de communication, Miryam a eu l’opportunité de partir étudier à l’étranger. Passionnée par l’Allemagne, le choix du pays n’a pas été difficile ! Elle revient sur cette année incroyable et vous explique à quoi ressemble la vie quand on part faire un Erasmus en Allemagne !
Bonjour Miryam, est-ce que tu peux te présenter ?
Bonjour Bérénice ! J’ai 25 ans, je viens de la région parisienne mais j’étudie à Lyon où je viens de finir ma licence d’Information-Communication. Je suis partie en séjour Erasmus à Mannheim dans le Bade-Wurtemberg pendant 1 an.
Pourquoi avoir choisi d’effectuer ton erasmus en Allemagne ? D’où vient cette passion pour le pays ?
Depuis la fin du collège, j’ai toujours dit que j’irai à l’université et que je ferais une année d’Erasmus en Allemagne. Ce fut ma source de motivation pour mes études et c’est d’ailleurs encore le cas. Ma passion ou plutôt mon amour pour ce pays vient des origines allemandes de ma mère, mais aussi parce que je suis tombé amoureuse de Berlin, mais surtout l’histoire ainsi que la culture de ce pays me fascine.
Il faut savoir que j’ai appris l’allemand de façon autodidacte, il y a maintenant 6 ans au moment où je me suis mise à sillonner le pays. Et aujourd’hui, je parle assez bien allemand pour me débrouiller dans la vie quotidienne, et gérer des choses d’ordre administratif.
Tu peux nous en dire plus sur Mannheim, la ville où tu as étudié ?
Mannheim est la 3ème plus grande ville du Bade-Wurtemberg. Elle se situe au bord du Rhin et du Neckar. Elle forme avec Heidelberg et d’autres villes du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat ce qu’on appelle la région métropolitaine Rhin-Neckar.
C’est une ville de taille moyenne (un peu moins de 300 000 habitants) mais où il fait bon vivre. Elle est proche de tout, et on peut se déplacer très facilement dans la région, dans toute l’Allemagne et même à l’étranger puisque Mannheim est un important noeud de communication, et elle se situe à 45 minutes de l’aéroport de Francfort/Main qui est l’aéroport le plus important du pays.
Quelles ont été les principales étapes dans la préparation de ton erasmus ?
Il y a eu pas mal d’étapes. Les démarches ont commencés dès la fin du mois d’octobre 2014. Il fallait vérifier si j’étais éligible au programme Erasmus, et faire des recherches sur les universités qui m’intéressées.
Mon département ne proposait pas énormément de destinations en Allemagne. J’ai donc mis les deux destinations où je pouvais rester 1 an. Parce qu’il était pour moi hors de question d’y aller seulement pour un semestre.
Entre octobre et décembre, j’ai donc postuler via le formulaire de candidatures de mon université. Une fois que les démarches furent effectués, il ne me restait plus qu’à joindre toutes les pièces justificatives. Les dossiers ont étaient étudier entre janvier et février 2015.
J’ai obtenue la réponse à la mi-février. J’étais donc sélectionnée pour aller un an à l’Université de Mannheim. Puis en avril, j’ai eu la confirmation d’acceptation de l’Université de Mannheim et en Mai j’ai fait mon inscription.
Toutes les démarches furent relativement facile à gérer et tout était très bien organisé pour nous faciliter la vie au maximum.
Comment as-tu trouvé un logement ?
J’ai commencé mes recherches de logement dès que j’ai eu la réponse de mon université. Je voulais prendre toutes mes précautions et ne pas perdre de temps. J’ai donc mis une annonce sur WG-Gesucht. Il s’agit du site référence en terme de recherche de logement en Allemagne. Et en faite, c’est une fille qui m’a contacté au courant du mois de juin pour me proposer une chambre que j’ai prise.
As-tu remarqué des différences entre la vie d’étudiant en France et en Allemagne ?
Oh oui! Et il y en a beaucoup. Pour commencer, en terme d’horaires. Les cours en Allemagne durent 1h30, dans mon université en France 1h45. Entre chaque cours, il y a une pause de 15 minutes.
Concernant les rapports avec les enseignants, c’est une des choses que j’ai réellement le plus appréciées. Là-bas les enseignants sont très ouverts à la discussion et à l’écoute. Il y a un réel échange. Si on ne comprend pas une chose il ne faut surtout hésiter à en parler. Ils sont très investis et attentif à notre bien-être. Ça me change beaucoup de mon université en France où la relation avec les enseignants est très distante.
J’ai même constaté que le système universitaire allemand me convenait mieux.
Pour l’anecdote, j’avais une enseignante, une française qui faisait un cours de traduction allemand-français qui n’hésitait pas à nous demander comment nous allions, si nous n’étions pas fatigués par le travail etc. Nous faisions même parfois des petites séances de Yoga en cours.
Au niveau du comportement des étudiants, ils sont aussi très ouverts aux autres et très curieux. Beaucoup d’entre eux parlent français ! Ce qui m’a permis de faire beaucoup d’ami(e)s qui sont aujourd’hui devenu ma famille Erasmus.
Pas mal d’étudiants étrangers étaient également surpris du fait qu’on pouvait manger en cours ou même se lever sans demander pour aller aux toilettes ! Choses inconcevable en France !
Tes cours étaient-ils en allemand ? en anglais ? As-tu réussi à suivre ?
Le premier semestre, j’ai pris deux cours d’allemand pour améliorer mon niveau ainsi que quatre cours en allemand : deux cours magistraux et deux séminaires.
C’était extrêmement difficile. Même avec toute la concentration et la motivation du monde. Mais aujourd’hui, je suis tout de même très heureuse malgré le fait d’avoir appris l’allemand seule, d’avoir essayé et d’être aller jusqu’au bout. J’avais également un cours en anglais avec un enseignant invité venu de l’Université de Toronto au Canada. C’était une très bonne expérience.
Le deuxième semestre, je n’ai pas réessayé de cours en allemand. J’avais cette fois, un cours franco-allemand de traduction et un séminaire en français, donné par un enseignant français. Ce fut d’ailleurs le meilleur cours de tout mon cursus universitaire. Quelle ironie quand même d’avoir appréciée un cours en français, donné par un ressortissant français en Allemagne.
Pour le reste, j’avais deux cours en anglais, dont un avec un enseignant invité venu cette fois de l’Université de Seattle aux États-Unis. Et deux cours d’allemand pour améliorer mes connaissances comme au premier semestre.
Quel est le coût de la vie à Mannheim ?
À Mannheim, le coût de la vie n’est pas très excessif, comme partout en Allemagne d’ailleurs. Le budget logement était de 260€ par mois toutes charges incluses (ma chambre n’étant pas meublée, j’ai dû l’aménager), pour la nourriture une semaine de courses me revenait environ à 30 ou 40€ par semaine. Tout dépend d’où vous allez faire vos courses et des produits que vous achetez.
En terme de transport j’avais la chance de rester à Mannheim 1 an. En m’enregistrant à la mairie de la ville comme nouvelle résidente (c’est d’ailleurs obligatoire!). On appelle ça l’Anmeldung, on m’a offert un ticket de transport gratuit pour mon premier semester, ça m’a permis d’économiser 155€, que j’ai payé seulement le deuxième semestre.
Avais-tu une bourse d’études ? Tu saurais nous dire quelle bourse et combien ?
Oui, j’avais des aides financières qui m’ont vraiment beaucoup aidées. Il faut savoir que je suis boursière, je bénéficie donc de la bourse du CROUS. Je suis échelon 3, ce qui donne environ 321€ par mois pendant 10 mois de septembre à juin.
J’ai également pu bénéficié de la bourse AMI qui est le complément de la bourse du CROUS pour les étudiants en échange Erasmus, le montant était de trois fois 400€ donc 1200€ qui sont versés en une fois au cours de la mobilité, au début du second semestre.
J’avais également la bourse de la Région Rhône-Alpes, j’ai eu une prime de départ et d’installation de 530€ puis une bourse de 1575€. Cette bourse est versé en deux fois, 80% de la somme est versée une première fois en décembre au cours de la mobilité, puis les 20% restant sont versés au retour une fois après avoir transmis les documents nécessaires (relevé de notes et certificat final de mobilité).
Et enfin la bourse Erasmus+ qui est donné en fonction des groupes de pays. L’Allemagne étant dans le second groupe (parce que le coût de la vie n’est pas élevée), j’ai obtenu 950€ de bourse. Là encore versé en deux fois, 75% au cours de la mobilité et 25% de la somme après la mobilité.
Quelles sont les choses que tu préféres en Allemagne ?
Il y a vraiment beaucoup de choses ! L’ouverture d’esprit, le pragmatisme allemand (qui a beaucoup déteint sur moi), la rigueur, la qualité de vie, le pays en lui même pour sa diversité de paysages, sa culture, son histoire. C’est un pays où il fait bon vivre.
Quelles sont les choses que tu aimes moins ?
C’est difficile à dire, tant je me suis plu là bas. Mais je dirais la façon dont le pays est train d’évoluer. Je parcours l’Allemagne depuis 6 ans et je vois le pays changé et évolué.
Par exemple, à Berlin où la ville change à une vitesse incroyable puisqu’elle est confrontée à la gentrification et au tourisme de masse. Tout cela au détriment des habitants qui subissent des augmentations de loyers et une certaine précarité.
Tu aurais un bon souvenir à nous raconter ?
J’en ai beaucoup, je pense aux gens que j’ai rencontré et qui sont devenus ma famille.
Mais si je dois parler d’un souvenir, c’est l’opportunité que j’ai eu grâce à un de mes enseignants (que je remercie encore au passage!) qui m’a donné la chance de travailler comme assistante de recherche à l’université au sein département des langues romanes.
J’ai pu travailler sur des interviews d’auteurs comme Jérôme Ferrari, lauréat du Prix Goncourt 2012. J’avais la charge de faire des transcriptions qui sont destinés à des revues littéraires édités par l’université. C’était une excellente expérience, tellement intéressante et enrichissante que l’on m’a proposé de revenir à Mannheim pour y poursuivre mes études, avec un poste fixe d’assistante de recherche à la clé.
Tu écris tes aventures dans un blog voyage, peux-tu nous en dire plus sur ce blog et pourquoi l’avoir créé ?
Nuage Nomade est un blog voyage où je partage mes aventures. J’en avais commencé un avant de partir, mais je n’étais pas satisfaite de ce qu’il donnait. J’avais l’impression que ça me correspondait pas, je me sentais trop limité. J’ai donc eu l’idée de créer pendant mon année Erasmus La tête dans les nuages, qui me correspond beaucoup plus. Je parle donc de l’aventure Erasmus, des voyages que je fais et d’expatriation.
Je vais d’ailleurs commencé un nouveau chapitre de ma vie, puisque je parlerais de mon expatriation en Autriche.
C’est pour moi un bon moyen de mêler mes passions qui sont la photographie, les voyages et l’écriture. J’aime aussi l’idée de partager du contenu et mon amour pour l’Allemagne avec les gens.
Et maintenant ? Quels sont tes projets pour le futur ?
Je me prépare à partir dans quelques semaines en Autriche, à Linz où je serai pendant un an assistante de français.
Je prends cette année comme une pause après trois années de travail acharnés. Puis, je compte repartir à Mannheim pour poursuivre mes études en Master et peut-être poursuivre jusqu’au Doctorat.
Des conseils pour les jeunes qui comme toi veulent faire un Erasmus en Allemagne ?
Si je dois donner quelques conseils ce serait de ne surtout pas céder à la facilité de rester avec des Erasmus et de parler anglais. Je pense aussi qu’il faut vivre son aventure Erasmus comme on a envie, en fonction de son caractère.
Ne vous forcez pas à faire des choses pour rentrer dans le “moule”, restez vous même et surtout soyez curieux profitez de cette expérience pour voyager et découvrir les richesses de ce magnifique pays. Contrairement à ce que l’on dit, les Allemand(e)s sont des personnes très sympa et très ouvertes à l’idée de rencontrer de nouvelles personnes venant de pays et ayant une culture différente de la leurs.
Alors, n’hésitez pas vous verrez que c’est une aventure unique, qu’il faut absolument vivre. On en ressort grandit et transformé.
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.