Au cours de ses études en école de commerce, Manon a eu l’opportunité d’étudier et de faire des stages dans le monde entier. Elle revient aujourd’hui sur l’un de ses stages à l’étranger : à Bali, une expérience incroyable !

Bonjour Manon, est-ce que tu peux te présenter ?
Je suis une jeune Provençale de 22 ans qui vit à Bordeaux pour mes études en école de commerce. J’ai fait auparavant deux années en classes préparatoires littéraires à Aix-en-Provence. Ma formation m’a permis de bouger au gré des envies : 3 mois de woofing au Connecticut, 6 mois à Munich dans une agence d’architecture, 6 mois à Bali dans une agence bioclimatique et 3 mois à Hanoi dans un tour operateur. Mon prochain stage est en janvier et j’aimerais bien partir en Amazonie ou en Italie. Je varie les plaisirs selon les coups de cœur et j’adore cela !
Pourquoi as-tu choisi d’effectuer ton stage à Bali ?
C’est une bonne question, je n’ai pas vraiment de réponse cartésienne. Ça sonnait comme une évidence, un endroit qu’il fallait à tout prix que j’aille voir. C’était Bali et rien d’autre. Je pense même que dès le début c’était une obsession. Et je ne regrette pas du tout l’aventure, bien au contraire !

Tu travaillais dans une agence de construction durable, de quoi s’agit-il au juste ?
L’agence de Pierre Porte est développeur immobilier spécialisé dans la construction bioclimatique. Les valeurs de l’entreprise sont de construire des maisons P.E.D.I (Passive, Eco, Durable et Intelligente) en accord avec l’environnement. Chaque projet est donc pensé de façon bioclimatique, en proposant des équipements pour le traitement des eaux noires et grises, panneaux solaires, récupérateurs d’eau de pluie etc. Pierre Porte a pointé du doigt ce qu’il manque cruellement à Bali : des constructions solides et durables, impactant le moins possible l’environnement. Sacré défi !
Pour rentrer un peu plus dans les détails, quelles étaient tes missions ?
J’occupais le poste d’assistante marketing communication. Comme l’agence était nouvelle dans le milieu, je devais développer l’e-réputation de la société sur les réseaux sociaux et les medias locaux comme la fameuse Gazette de Bali. Mes missions consistaient donc à créer de la visibilité.

Comment as-tu trouvé ce stage ?
Il se trouve que le manager avait déjà eu des stagiaires de mon école, ce qui a facilité ma candidature quand j’ai vu qu’une place se libérait. Des annonces circulent beaucoup dans les réseaux d’écoles de commerce. Si jamais vous êtes intéressé par un poste marketing communication, contactez moi !
Quelles sont les formalités pour faire un stage à Bali ?
Aux dernières nouvelles, le visa touristique était gratuit pour une durée de 60 jours maximum. Mais la législation change souvent, donc je recommande vivement de vous rapprocher de l’ambassade indonésienne à Paris pour voir les formalités d’acquisition. Quand je suis partie, j’ai pris un visa socio-culturel (social budaya) et j’avais besoin d’un sponsor indonésien m’autorisant à rester 6 mois sur le territoire, mon passeport valide, des photos, un chèque de 40 euros et mes billets d’avion aller-retour. On vous demande parfois des justificatifs pour vérifier que vous avez les capacités financières nécessaires pour un long séjour. Sachez que la remise des documents se fait directement à l’ambassade, en personne donc. Vous pourrez vous faire renvoyer votre passeport et votre visa par recommandé.

Comment as-tu trouvé un logement sur place ?
J’ai été chanceuse car c’est l’entreprise qui a prospecté pour moi avant mon arrivée sur place. Mais il y a de nombreux homestay très abordables partout sur l’île. Ces résidences sont souvent propres et spacieuses, monnayant 200 euros par mois toutes charges comprises. Si vous êtes nombreux, je vous conseille de prendre une villa, ce qui est plus avantageux.
Quelles sont les différences culturelles entre travailler à Bali et travailler en France ?
La liste est longue ! Disons que la notion de temps est la principale différence entre nos deux cultures. La philosophie indonésienne veut que seul le présent compte. L’instant T prévaut sur hier et sur demain. Autrement dit, un Indonésien ne connait pas l’anticipation, tout se fait sur le moment. C’est parfois dur à gérer, il faut tout anticiper à leur place et hausser le ton quand on voit que les délais ne sont pas respectés. L’Indonésien est rarement ponctuel et c’est parfois fatiguant. Travailler en Indonésie demande beaucoup de patience et de tolérance. On est habitué à avoir tout, tout de suite. Ici, il faut savoir apprécier et attendre. La notion commerciale est différente aussi : chez nous le client est roi et la fidélisation est importante, voire primordiale. Que neni en Indonésie ! Si vous n’êtes pas satisfait, vous n’avez qu’à aller voir ailleurs. C’est assez surprenant, mais ce sont les lois du marché en Indonésie !

As-tu eu des surprises ? Des chocs culturels ?
Bien sûr ! Mais en général, ce sont des bonnes surprises. La seule chose angoissante à Bali, c’est la circulation. Le trafic peut parfois s’avérer infernal mais on s’y fait vite. La vie des Balinais est rythmée par des prières quotidiennes et des cérémonies à tout va. Tout est prétexte à faire une cérémonie : naissance, mariage, décès, ouverture d’une boutique etc. Le culte des dieux est très présent et mobilise toute la communauté d’un village. J’ai été surprise de voir à quel point les traditions et les croyances étaient encore vivaces. On croit encore aux esprits, au kharma, à la réincarnation de nos âmes. C’est ce qui fait le charme de l’île.

Quelles sont les choses que tu as préférées à Bali ?
Le sourire est sans nul doute la grande richesse de cette province, c’est la clef qui ouvre toutes les portes. Ce n’est pas un mythe, les Balinais sont vraiment des gens chaleureux et bienveillants. Le contact est facile et il suffit de baragouiner quelques mots de bahasa indonesia pour devenir les meilleurs amis du monde ! La vie en France est stressante alors que la vie à Bali relève du paradis et de la sérénité. Il suffit de prendre son scooter et de se balader 5 mins pour s’en apercevoir : les palmiers, les plages de sable blanc, le soleil qui caresse votre peau. Tout est fait pour se sentir bien et épanoui. La culture m’a conquise, la religion hindoue est fascinante. J’ai eu la chance de participer aux 3 grandes fêtes du calendrier hindou et ce fut fantastique ! Les Balinais sont des gens ouverts d’esprit, bien plus qu’en France. On peut parler de tout, aborder des sujets sensibles sans être jugé. Ce sont pour toutes ces raisons que je rêverais de vivre dans cette magnifique province.
Quelles sont les choses que tu as le moins aimé ?
La corruption des administrations et de la police locale. C’est un fléau qui touche particulièrement les pays asiatiques touristiques et cela peut devenir un cauchemar pour les touristes. La tactique est simple : il faut les saouler, les avoir à l’usure en leur parlant de tout et de rien, en anglais. Souvent ils se lassent et vous laissent partir sans payer. Dans les autres cas, il faut payer, mais pensez à négocier l’amende !
Ton meilleur souvenir ?
Il y en a trop. Si je devais en citer un, ce serait ma rencontre avec Made, un guide local francophone qui rêvait de fonder sa société de tourisme avec son fils. Ce fut la rencontre la plus enrichissante qui soit. Ce que je sais de Bali, je le sais grâce à cet homme simple et humble. Sa bonne humeur et son sourire font encore une fois honneur aux Balinais.

Des conseils pour les jeunes qui souhaiteraient faire un stage en Asie du Sud Est ?
Foncez ! Voyagez dans cette partie du globe est une chance unique de se tester véritablement. Plus de repères, souvent des galères à n’en plus finir, mais ce qui vous attend au bout du chemin est encore plus précieux qu’une pépite d’or ! Attention, tous les pays du sud-est asiatique ne se ressemblent pas : ma vie à Hanoi est aux antipodes de celle que j’ai laissée à Bali. Mais ces deux expériences sont hyper enrichissantes, et il faut savoir saisir ces opportunités pour goûter la vraie saveur de la culture locale. Savoir grandir, c’est savoir se confronter à ce qui est différent, ce qui est parfois choquant et dégoutant, peut-être même révoltant, mais c’est essentiel. Bali est un coup de cœur, une idylle parfaite et j’ai hâte d’y retourner. Terimahkasih Bali : ) (Merci)

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à jeter un œil sur mon blog, tout est là-dedans ! https://aventuresetdecouvertes.wordpress.com/
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.