Damien est étudiant en Management International à l’Université du Havre. Passionné par les cultures asiatiques, il a décidé d’ouvrir son champs de connaissances en allant à la découverte de la Birmanie pour y faire un stage. Il vous livre ses impressions sur ce pays méconnu où tout est à faire depuis la chute du régime.

Damien, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi et ton parcours ?
Bonjour ! Ou plutôt Mingalaba comme on dit en Birmanie. Comme je le raconte sur mon blog, l’Asie est avec le cinéma l’une de mes grandes passions. Une passion que j’ai découvert un peu par hasard lorsque j’étudiais le commerce international et qu’il fallait choisir une destination pour un premier stage à l’étranger… C’était en 2009 et j’ai choisi la Chine par curiosité. J’y allais en tant que néophyte, loin de me douter du pouvoir enivrant qu’aurait ce pays sur moi. Je m’y suis ensuite rendu régulièrement afin de reprendre une bouffée de Chine, un peu comme on reprend une bouffée d’oxygène. Durant mes études par la suite j’ai gardé le côté « Business » et me suis spécialisé sur les pays asiatiques. Je voyage à droite à gauche et je pose mes valises pour un stage en Birmanie en avril 2014 d’une durée d’environ 6 mois.
Pourquoi avoir choisi de faire un stage en Birmanie/Myanmar ? Comment l’as-tu trouvé ?
De par mes études j’avais un intérêt particulier pour les pays asiatiques. J’ai fait un dossier sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Birmanie et ce pays m’est apparu comme une destination en développement avec de belles opportunités de travail. En Corée, au Japon, tout – ou presque – est déjà fait. Il n’y a plus rien à faire. Au contraire, en Birmanie, tout – ou du moins beaucoup – est encore à faire. C’est ça qui est passionnant. J’ai vu l’implantation du réseau de télécommunication dans le pays, l’explosion du tourisme, la construction d’hôtels 5 étoiles dans le centre de Rangoon, …
Pour la recherche de stage en Birmanie, je me suis dans un premier temps concentré sur LinkedIn. J’ai eu quelques contacts intéressants mais j’ai trouvé mon stage par un moyen bien plus simple… Simplement par la recherche des mots clés » stage Myanmar » ou » stage Birmanie « dans Google, le deuxième lien renvoyant vers une annonce du site l’Etudiant à laquelle j’ai postulé. Après un entretien Skype, l’équipe m’a fait savoir qu’elle serait contente de me compter parmi eux pour les 6 mois à venir. Je pense que j’ai eu pas mal de chance !

Que peux-tu nous dire sur la Birmanie/Myanmar et ses habitants ? A quoi faut-il s’attendre ?
La richesse du pays est très certainement ses habitants. J’ai rarement croisé de personnes aussi accueillantes, souriantes et prêtes à vous aider pour tout et n’importe quoi. Certes la Birmanie n’est pas un pays à la portée de tout le monde au niveau de l’adaptation – c’est un peu la Chine d’il y a 15 ou 20 ans – mais les habitants rendent tout beaucoup plus simple. En plus on n’essaie pas de vous arnaquer à tous les coins de rue, comme dans d’autres pays asiatiques.
Il y a plusieurs pratiques bien ancrées dans la culture du pays et de ses habitants. Je pense en particulier au longyi, au bétel et au thanaka. Les hommes ne portent en général pas de pantalon mais portent quasiment tous le longyi, un morceau de tissu généralement à carreaux, ce qui donne l’impression qu’ils portent une sorte de jupe ou kilt. En plus de porter le longyi, les hommes birmans ont l’habitude de mâcher du bétel toute la journée, ce qui non seulement leur rend les dents et gencives excessivement rouges mais surtout les font énormément saliver et cracher un liquide rougeâtre un peu partout. Quant aux femmes, elles ont pour la plupart une poudre jaune sur le visage, poudre qui se nomme thanaka, qui est à la fois très bonne pour la peau et très efficace pour se protéger du soleil.

Que faut-il savoir sur le monde professionnel en Birmanie/Myanmar quand on vient de France ?
Comme je l’ai déjà dit, la Birmanie est un pays en plein développement. Cela implique forcément que les employés sont moins bien formés dans certains secteurs. Le tourisme étant un secteur relativement récent très porteur, beaucoup de gens sont amenés ou seront amenés à travailler dans celui-ci. Si la volonté de bien faire est toujours présente, la qualité du service n’est pas toujours au rendez-vous. Et c’est normal, puisque le pays est en train d’apprendre. Et c’est comme cela dans beaucoup de domaines. Il faut être patient, et surtout comprendre le mode de fonctionnement du pays. Quelque chose qui nous semble normal à nous français, peut paraître complétement nouveau ou farfelu à un birman, et vice-versa. D’un autre côté, les employés de bureau par exemple parlent généralement un bon anglais, ce qui facilite la communication. En Chine, à titre de comparaison, il devient de plus en plus difficile de trouver un emploi en tant qu’étranger sans parler un minimum le chinois.
Quel est le coût de la vie en Birmanie/Myanmar ?
Bien sûr le coût de la vie est assez bas. Il est possible de vivre pour pas cher du tout en vivant vraiment comme les locaux. Il est facile de manger dehors deux fois par jour et de se déplacer uniquement en taxi sans dépenser beaucoup. Néanmoins certaines choses coûtent cher, je pense en particulier à la location d’un appartement. Les prix sont excessifs à Rangoon, de par le manque de logements décents. De même avoir une connexion à Internet à la maison coûte cher. Cela me rappelle lorsque je suis arrivé en Birmanie en avril 2014, il fallait compter environ 100 dollars pour se procurer une carte SIM… en octobre de la même année deux entreprises (Telenor et Ooredoo) se sont installés sur le territoire birman et proposent désormais des cartes SIM à… 2 dollars !

Comment trouver un logement à Rangoon ?
On revient ici au problème du logement et de sous-capacité en logements. Trouver un logement à Rangoon est un casse-tête et les appartements sont excessivement chers par rapport à leur confort. Il faut payer environs 500 dollars par mois pour un appartement correct. Et souvent cela ne comporte pas Internet, qui de toute façon en plus d’être cher est incroyablement lent. Heureusement mon entreprise me fournissait le logement et je n’ai pas eu à m’occuper de cela.
Que faut-il voir et faire en Birmanie/Myanmar ?
La Birmanie est certainement le plus beau pays d’Asie du Sud-Est… il y a tellement de choses à voir mais au niveau des immanquables il y a bien sûr Bagan et le Lac Inle. Bagan est une vallée qui comprend plus de 2000 temples. On y loue un e-bike et c’est parti. Quel plaisir que de se perdre au milieu de ces temples, de jouer les aventuriers en grimpant au sommet d’anciennes pagodes. La beauté du lac Inle est également à couper le souffle… on peut se promener en pirogue à moteur sur le lac, voir la vie lacustre, les maisons sur pilotis, les jardins flottants, c’est fascinant. Bien sûr Bagan et le lac Inle sont les endroits les plus touristiques également. Hors des sentiers battus, je conseil un week-end à Hpa An, dans le sud-est du pays. Les montagnes y sortent de terre dans un style particulier, comme on peut l’apercevoir à Guilin ou Yangshuo dans le sud de la Chine par exemple. Par contre la capitale du pays, Naypyidaw, il n’y a absolument rien à y voir.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans cette expérience ?
La Birmanie est vraiment un pays en développement, avec son lot de problèmes. Et pourtant les birmans ont toujours ce sourire accroché à leur visage. En France on a l’habitude de râler, mais au final ici les gens auraient 100 fois plus de raisons de râler. Si en France cela peut paraître normal d’ouvrir un robinet et d’avoir de l’eau – encore mieux de pouvoir la boire – ici je ne vous conseille pas de tenter de boire l’eau du robinet sauf si vous souhaitez effectuer un petit séjour à l’hôpital… Mais les birmans ont de l’espoir pour le futur, chose que nous n’avons presque plus. Au final chaque destination nous fait évoluer. En vivant en Birmanie on prend du recul par rapport à notre mode de vie ultra connecté (wifi, 3G/4G, télévision, tablette, etc.) et cela joue énormément sur le tempérament des gens, moins stressés, plus ouverts vers l’autre. En tout cas c’est fascinant de voir comment les choses changent vite dans ce pays, on sent que quelque chose est en train de s’y passer, même si on ne sait pas encore exactement quoi.
As-tu pris une assurance particulière pour partir en Birmanie ? Si oui laquelle et pourquoi ce choix ?
Vu que ce stage à l’étranger faisait parti de mes études, j’ai pris une assurance voyage auprès de ma mutuelle étudiante classique. Elles le proposent toutes, par exemple MGEL ou LMDE. J’étais assuré auprès de la LMDE qui m’a fourni une assurance « jeune à l’étranger » pour une durée de six mois. Ça couvre tout ce dont vous pouvez éventuellement avoir besoin, y compris le rapatriement. J’ai du me rendre à l’hôpital de Rangoon pour consulter un médecin, mon assurance voyage m’a remboursé par la suite. A voir également avec votre banque, parfois ils peuvent vous faire des offres intéressantes pour l’étranger (la carte bancaire peut comprendre une assurance annulation pour vos vols par exemple, même s’il faut faire attention aux exclusions de contrat, ou bien négocier vos frais lorsque vous retirez dans une banque à l’étranger, etc.).



Publié par Alexandre
Co-fondateur de "Jeunes à l'étranger". Pendant mes études, j'ai étudié un semestre au Mexique, réalisé un stage de 6 mois dans la finance à Londres et fait un stage en import/export en Espagne.