Après son master dans les métiers de la culture, Jéromine a choisi de partir travailler à l’étranger, en Grèce, avec un VIA (Volontariat International en Administration). Dans cette interview, elle nous parle de sa vie à Athènes et de son nouveau travail.
Bonjour Jéromine, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Jéromine, j’ai 26 ans. Je suis devenue archiviste après un master 2 Métiers de la culture, archives. Je suis partie en Grèce pour effectuer un Volontariat International en Administration à l’École française d’Athènes. Cela fait presque six mois que je suis là.
Pourquoi avoir choisi d’effectuer ton VIA en Grèce ?
Je n’ai pas choisi la Grèce en particulier, il y a très peu d’offres dans le domaine des archives, alors quand j’ai vu l’annonce j’ai saisi l’opportunité.
L’Académie d’Athènes
Quelles ont été les principales étapes dans la préparation de ton projet ?
J’ai obtenu la réponse positive suite à mon entretien alors que j’étais en voyage, aussi à mon retour j’avais environ six semaines pour tout préparer. Plusieurs démarches sont nécessaires pour le VIA, envoi de documents, visite médicale, et j’ai également dû démissionner de mon emploi d’alors.
J’ai eu la chance de trouver un logement avant même d’arriver, aussi il ne m’a resté qu’à progressivement résilier mes différents contrats (assurance, Internet, électricité) et à déménager. Les autres démarches d’installation se sont faites une fois sur place.
En quoi consiste ton métier ? Quelles sont tes missions ?
Je suis archiviste, ce qui signifie que je suis susceptible de traiter tout document produit ou reçu dans le cadre d’une activité, que ce soit une administration, une entreprise, une association, un culte, etc, qu’il soit sous format papier, électronique, vidéo, audio. Je suis chargée de collecter, classer, conserver et communiquer ces documents.
A Athènes je travaille pour la photothèque de l’École française d’Athènes, un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel placé sous la tutelle du ministère de l’enseignement supérieur, qui poursuit des recherches archéologiques en Grèce et dans les Balkans et développe des recherches dans d’autres disciplines des sciences humaines et sociales.
J’ai pour mission de préparer les photos prises lors des missions archéologiques, d’en normaliser et compléter les légendes pour les injecter dans une base de données ; je prépare les commandes pour les chercheurs qui souhaitent faire reproduire des photos, sur plaques de verre ou autres formes de tirage ; je participe à la communication des documents et à l’aide à la recherche.
Le Parlement vu depuis la place Syntagma
Savais-tu parler grec avant d’y aller ? Comment te débrouilles-tu sur place pour te faire comprendre ?
Avant d’arriver je n’avais aucune idée d’à quoi ressemblait le grec, mais travaillant dans une institution française cela n’était pas requis pour obtenir le poste. Ici presque tout le monde parle anglais, parfois même un peu français, aussi il est très facile de gérer son quotidien sans parler la langue, sauf peut-être pour quelques démarches en ligne qui se font sur des sites internet entièrement en grec.
Je prends quand même des cours de grec qui me sont dispensés gratuitement au travail, et je suis maintenant capable de me présenter et de tenir une conversation très basique.
Es-tu bien accueillie par les Grecs ?
Les Grecs sont très accueillants et chaleureux, il est facile de les aborder et de discuter. Mes collègues grecs m’ont beaucoup aidée pour les démarches administratives à effectuer lors de mon installation et je me suis très vite sentie à l’aise.
Vue sur Athènes depuis Anafiotika
Quel est le coût de la vie à Athènes ?
Le coût de la vie à Athènes est inférieur à celui en France, à celui de Paris en tout cas, même s’il a considérablement augmenté ces dernières années.
Je paye 450 euros par mois pour un appartement de 85m2 avec deux balcons dont un très grand, auxquels s’ajoutent en moyenne 150 euros de charges (eau, électricité, Internet, téléphone portable, charges de l’immeuble), le montant variant entre l’hiver et l’été à cause du chauffage et de l’électricité qui coûtent assez cher et qui ne sont pas mensualisés.
J’ai une carte de transports à 30 euros par mois qui me permet d’utiliser les bus, métro et tramway. En ce qui concerne la nourriture, les prix du supermarché sont à peu près les mêmes qu’en France, mais si on achète ses fruits et légumes dans les marchés qui ont lieu chaque semaine (le jour dépend du quartier), et la viande et le poisson au marché central, on peut très bien manger pour beaucoup moins cher qu’en France.
As-tu remarqué des différences culturelles entre la vie pro en France et en Grèce ?
Ce sont les horaires qui changent le plus, en travaillant en administration on suit le rythme grec qui est de travailler de 8h à 15h, sans pause déjeuner. La plupart des Français finissent un peu plus tard et on défile tous à la cuisine entre midi et 13h pour manger, tandis que les Grecs ne déjeunent que vers 15-16h.
Les Grecs étant de nature très chaleureuse, les relations entre collègues sont peut-être un peu moins guindées qu’en France, mais sinon je n’ai pas remarqué d’autre différence.
Street art dans Exarcheia
Où vis-tu ? Comment s’est passée ta recherche de logement ?
J’habite dans un appartement avec mon chat, dans le quartier d’Exarcheia, dans le centre-ville. J’ai eu beaucoup de chance concernant le logement, car j’ai été mise en contact avec un des agents de l’École française d’Athènes qui rentrait en France au moment où j’arrivais en Grèce.
J’ai ainsi repris son appartement, avec des propriétaires habitués à traiter avec une Française, et j’ai pu racheter les meubles et la vaisselle de la précédente locataire. En arrivant il m’a donc simplement fallu défaire mes bagages.
Quels sont les lieux que tu as préféré visiter depuis ton arrivée dans le pays ?
J’ai été très impressionnée par mon passage aux Météores, ces monastères orthodoxes perchés au sommet de pics rocheux sculptés par l’érosion, et j’ai adoré la visite du site archéologique de Delphes, le « nombril du monde » grec situé au pied du mont Parnasse.
Et sinon je ne cesse de découvrir des nouveaux endroits à Athènes même et j’adore passer d’un quartier à un autre.
Égine
Quelles sont les choses que tu préfères en Grèce ?
Le climat bien plus chaud et ensoleillé qu’à Paris rend tout plus agréable, et n’ayant jamais habité près de la mer, j’adore me dire que je peux aller à la plage quand je veux.
Une des choses que je préfère aussi est le fait que les Grecs vivent beaucoup dehors, tous les appartements ont des balcons, le moindre petit restaurant a une terrasse ou un jardin, ce qui comble bien le manque d’espaces verts et incite à ne pas rester enfermer chez soi.
Enfin, étant passionnée d’Histoire et de voyages, je suis surexcitée à l’idée d’avoir encore de nombreux endroits à visiter.
Quelles sont les choses que tu aimes le moins ?
Étant habituée au rythme assez speed de Paris, je trouve parfois que les choses ne vont pas assez vite, les gens marchent lentement, au supermarché j’ai l’impression de perdre un temps fou à la caisse, et cela a tendance à m’agacer.
Mais ce que j’aime le moins est sans conteste le système de chauffage des immeubles, qui est collectif et ne fonctionne que quelque heures par jour (quand il fonctionne), alors que les appartements ne sont pas bien isolés. Chez moi la température est descendue jusqu’à 11 degrés, ce qui est vraiment désagréable.
Athènes complexe olympique de 2004
Des conseils pour les jeunes français qui voudraient partir vivre en Grèce ?
Il est préférable de partir avec un emploi d’assuré car la situation du pays n’est pas la plus facile. Mais je recommande chaudement la Grèce, ce pays européen présente des similitudes et des différences avec la France qui assurent à la fois confort et découverte. Si vous êtes à la recherche d’une expérience à l’étranger hors études, des entreprises telles que Teleperformance disposent de centres d’appel internationaux et recrute pour ses différents pôle, dont le pôle France.
Et as-tu des idées de projets pour le futur ?
J’ai un contrat d’un an renouvelable une fois, aussi j’espère rester encore un an demi à Athènes. Je ne sais pas encore ce que je ferai ensuite, rester, voyager, rentrer en France, j’ai encore beaucoup de temps pour y réfléchir !
Envie de suivre les aventures de Jéromine ? Découvre son blog à cette adresse : https://larchivoyageuse.com/
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.