Lucie est partie travailler en Italie en tant que prof de FLE. Dans cette interview, elle nous parle de sa vie à Venise et de son métier de prof de FLE, un métier fait pour travailler à l’étranger !
Bonjour Lucie, est-ce que tu peux te présenter ?
Je suis une jeune femme (encore) de 27 ans, qui bringuebale ses valises depuis un petit moment entre l’Italie, la France et l’Espagne… Originaire de Sète, j’ai étudié, vécu ou travaillé à Montpellier, Lille, Paris, Carthagène, Rome et Venise, dans le désordre.
Pourquoi avoir choisi de partir travailler en Italie et en particulier Venise ?
J’avais déjà vécu deux années (non-consécutives) à Rome et je sentais que je voulais retourner en Italie. J’ai postulé un peu partout et j’ai été prise à Venise et à Turin : après quelques hésitations, j’ai choisi Venise qui m’attirait plus pour son côté inespéré, inattendu, unique…
Peux-tu nous en dire plus sur ton métier de prof de FLE ?
FLE : Français Langue Etrangère.
Derrière ce nom, de multiples façons de travailler, d’enseigner, et une foule de publics complètement différents les uns des autres.
Dans mon cas, j’enseigne pour une Alliance Française, donc une structure privée, associative. Cela m’amène à intervenir dans des associations locales à Venise où j’enseigne aux enfants, à donner des cours du soir à l’Alliance, à m’impliquer dans des écoles dans le cadre de lectorats ou de projets, mais aussi à donner des cours particuliers à des gens qui souhaitent travailler en France, ou qui doivent préparer un examen… Mon travail change d’heure en heure et c’est ça qui le rend intéressant ! Je dois m’adapter à mon public pour déterminer le contenu de mes cours.
Quelles sont les qualités pour être prof de FLE selon toi ?
Il faut être polyvalent, curieux, ouvert à la nouveauté, rigoureux sur la langue et prêt à se remettre en question sur le plan professionnel.
Avec l’enseignement, j’ai l’impression d’être en évolution permanente : après chaque cours, j’analyse ce qui fonctionne ou non afin d’ajuster et de continuer à améliorer ma pratique. Comme les publics changent, le prof doit changer lui aussi !
Comment as-tu trouvé cette offre d’emploi ?
Il n’y a pas eu d’offre d’emploi, j’ai fait un envoi de candidatures spontanées vers les Alliances Françaises qui m’intéressaient, et j’ai eu de la chance. Une prof quittait son poste, j’ai passé un entretien sur Skype et j’ai été recrutée.
Venise est une ville très touristique, comment le vis-tu en tant qu’expat ?
C’est parfois agaçant quand la circulation est bloquée dans les rues, mais à part ça, le tourisme de masse de Venise se vit plutôt bien.
Déjà, parce que les touristes se concentrent tous aux mêmes endroits et que les lieux où je vis, sort, etc, ne sont pas tout à fait les mêmes. Certes, il y a toujours des touristes partout, même dans les bars ou restaus où j’ai pris mes habitudes, mais bon, c’est comme ça. Et puis, l’importance du tourisme fait que les vénitiens étudient beaucoup les langues en général et donc le français en bénéficie. Donc, plus de travail pour moi !
Le coût de la vie est-il aussi cher qu’en tant que touriste quand on y habite ?
Disons qu’on apprend à dépenser ses sous. Si tu vas au restau à Venise, tu dois prévoir un bon budget. Mais si tu manges des cicchetti dans un bar, tu t’en tires à bon compte.
Si tu fais tes courses dans un supermarché gourmet pour touristes, tu vas banquer, mais si tu sais où se trouvent les discounts, tu réduis déjà la note.
Comment sont les gens avec toi au quotidien ? Tu te sens bien accueillie ?
Les gens sont très sympas ici, comme en Italie en général. J’aime les italiens !
Anecdote amusante : les vénitiens se surnomment très facilement “amore”, même entre parfaits inconnus ! Il est normal de s’entendre dire “Grazie amore” (qu’on pourrait traduire par “merci trésor”) à la caisse du bar !
Comment as-tu trouvé ton logement en arrivant ?
Par le bouche à oreille, grâce à une amie d’amie. J’ai eu beaucoup de chance car la recherche d’appart est difficile à Venise. J’en parle d’ailleurs sur le blog.
Quelles sont les choses que tu préfères dans ta vie à Venise ?
Le calme, les bruits à redécouvrir car ils ne sont pas masqués par le vacarme des voitures, la lumière sur l’eau, la sensation d’avoir toujours une histoire à découvrir.
As-tu un bon souvenir à nous raconter depuis que tu es arrivée là-bas ?
Peut être mon premier cours de vogue à la vénitienne, un grand moment de bonheur ! J’apprends à ramer comme les gondoliers, débout et à un rameur sur une barque à fond plat, et la sensation de se balader sur les canaux est vraiment, vraiment unique.
Comment vois-tu ton avenir ?
Pour la première fois depuis longtemps, je ne sais pas quand je repartirais. Je sais que l’expérience vénitienne finira probablement un jour, mais je ne sais pas quand.
Pour le moment, je me régale dans mon travail, j’ai des colocs fantastiques, je commence à me faire des amis, bref, je prends le temps d’apprécier.
Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui aimeraient partir vivre à Venise ?
Je leur conseillerais d’aller lire le blog de Chiara Reggazini qui donne de très bons conseils, en italien, sur la vie à Venise et que j’ai lu attentivement avant mon départ. Et puis d’apprendre l’italien, car pour travailler en Italie en général, c’est un indispensable… pour ceux qui partent étudier, quelques bases à compléter sur place peuvent suffire.
N’hésitez pas à aller voir le blog de Lucie pour en savoir plus sur sa vie en Italie : http://occhiodilucie.com/
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.