Originaire de Lorraine, Hélène a choisi de partir travailler à l’étranger, en Suisse, à Genève. Elle revient sur son parcours, son expatriation et nous parle de sa vie en Suisse.
Bonjour Hélène, qui es-tu ?
Bonjour, j’ai 27 ans et je suis originaire de la région frontalière avec le Luxembourg. J’ai fait mes deux premières années de Licence de Sciences Economiques à Nancy puis je suis allée m’installer au Luxembourg où j’ai terminé ma Licence et fait un Master en Audit et Comptabilité. Je suis arrivée en Suisse il y a 1 an et demi grâce à une opportunité professionnelle.
Pourquoi as-tu choisi de partir vivre en Suisse après tes études à Luxembourg ?
J’avais déjà visité plusieurs fois la région grâce à de la famille vivant près d’Evian-les-Bains, côté français donc. J’avais également adoré Annecy. Il y a quelques années, des amis ont déménagés à Genève pour raisons professionnelles et nous sommes venus leur rendre visite, c’est là que nous avons eu un véritable coup de cœur pour la ville.
J’ai postulé dans un big four pour tenter ma chance et j’ai été prise. Mon copain a démissionné, nous avons fait nos valises et nous sommes partis !
Comment as-tu trouvé un logement quand tu es arrivée là-bas ?
Le logement est un sujet compliqué à Genève. Le nombre de logements libres est très faible. Pour chaque appartement, des dizaines de dossiers sont déposés. Les visites sont souvent groupées. Nous avions dans un premier temps dû faire le choix d’être frontaliers tellement c’était difficile (et encore plus depuis Luxembourg) de mener à bien notre recherche d’appartement.
Puis nous avons déménagé au centre-ville il y a 8 mois. Le plus simple est de passer par des agences de relocation, sorte d’agence immobilière qui offre un certain nombre de services. Il faudra leur payer des frais (généralement un mois de loyer + TVA) mais ça vaut le coup.
Sinon pour les plus courageux les petites annonces permettent de trouver mais il faut être patients, avoir un dossier en béton, enchainer les visites et déposer plusieurs dossiers. Sans passer par une agence de relocation on évite les frais d’agence et les seuls frais à régler seront ceux de la rédaction du bail et autres frais administratifs. La facture sera donc bien moins élevée.
Y-a-t-il eu des formalités à remplir quand tu y es arrivée ?
La Suisse ne fait pas partie de l’Union Européenne. Il est donc obligatoire d’avoir un permis de travail et de résidence. Il y a 3 permis principaux : G pour les frontaliers, B pour les résidents à long terme (qui devient C si on en fait la demande au bout de 5 ans) et L qui est le permis de courte durée.
Ensuite, il est impératif et obligatoire de souscrire à une assurance santé. Les frontaliers ont le choix entre Suisse et France (CMU uniquement) et les résidents doivent obligatoirement s’inscrire auprès de la LAMal.
Il faut savoir qu’aucune cotisation d’assurance santé n’est prélevée directement sur le salaire par l’employeur. Cette dépense relève uniquement de l’employé et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est très cher. Mieux vaut s’inscrire tout de suite car sinon vous serez affiliés d’office et vous devrez repayer l’ensemble des cotisations dues depuis votre arrivée. Il y a le choix entre les différentes assurances, l’assurance de base est obligatoire mais ensuite les complémentaires sont au choix de l’assuré. La facture peut vite avoisiner les 500CHF/mois (450€). Il y a un système de franchise, c’est-à-dire que vous ne serez remboursés de vos frais médicaux qu’une fois la franchise dépassée. La franchise peut aller de 300 à 2500CHF (270 à 2250€). Plus la franchise sera basse, plus la cotisation sera élevée.
Le reste des formalités est classique : ouverture de compte en Suisse, abonnement de téléphone, etc.
Peux-tu nous en dire plus sur ton travail et tes missions ?
Je travaille en big four et je fais de l’audit externe. Mes clients sont tous des professionnels du secteur financier : de grandes banques internationales, des banques privées, des fonds d’investissements, etc. Nous réalisons en équipe l’audit des comptes annuels afin de s’assurer que les informations financières publiées sont en ligne avec la situation financière réelle de l’entreprise.
Je travaille à Genève majoritairement mais je voyage également dans d’autres régions de la Suisse.
As-tu remarqué des différences culturelles entre les mentalités en Suisse et en France ?
Les Suisses sont très respectueux de manière générale. Ils sont très polis, respectent toujours les horaires et sont très consciencieux dans leur travail. C’est très appréciable au quotidien. Les rapports avec la hiérarchie sont très faciles. Les journées commencent plus tôt qu’en France (entre 8h et 8h30), les pauses sont très rares (ou très courtes) dans la journée et le lunch dure généralement entre 30min et 1h. Les journées sont intenses ce qui permet de ne pas quitter trop tard.
L’environnement de travail est vraiment très agréable. J’ai remarqué aussi que les Suisses ne se plaignent quasiment jamais ou en tout cas beaucoup moins que les Français 😉
Dans la vie quotidienne c’est pareil. Les Suisses sont très polis et très respectueux. Ils sont très impliqués dans la vie politique du pays et votent très souvent ce qui permet je pense de leur faire prendre conscience de la valeur et de l’importance des services publics, de l’utilisation effective de leurs impôts, etc.
On dit que le coût de la vie est cher en Suisse, est-ce que tu pourrais nous dire le budget prévoir sur un mois pour un logement, les transports et la nourriture sur place ?
C’est une réalité, la vie est très chère en Suisse. Le logement, pour un appartement de deux chambres, coûte en moyenne entre 2500 et 3000 CHF (2250-2700€). Les transports en commun sont très efficaces, un billet coûte 3CHF (2,70€) et l’abonnement annuel coûte 500CHF (450€). La nourriture est assez chère également. Pour un mois avec un appartement de deux chambres, le transport et la nourriture, il faut compte entre 3000 et 3500 CHF (2700-3150€).
Ce budget sera plus élevé si on se déplace en voiture. Les sorties et les loisirs coûteront aussi plus cher côté Suisse. Beaucoup de résidents passent la frontière le weekend pour faire leurs courses en France (et le plein car l’essence est aussi plus cher). De manière générale, ce n’est pas une légende, la vie est vraiment chère. Il faut cependant garder à l’esprit que les salaires sont plus élevés.
Quelles sont les choses que tu préfères en Suisse ?
La première chose serait la qualité de la vie, qui est extraordinaire en Suisse et tout particulièrement à Genève. L’été, le Lac Léman donne un côté vacances à la ville, c’est très agréable.
J’aime aussi beaucoup le côté très propre, très sécurisé de la Suisse. J’adore la mentalité et l’environnement professionnel. J’apprécie aussi d’être dans une ville multiculturelle, avec des gens originaires de partout dans le monde, notamment grâce aux nombreuses organisations internationales qui sont présentes à Genève.
La vie est douce et paisible en Suisse. Ça ne conviendrait pas à tout le monde, mais ça me convient !
Lucerne
As-tu des bonnes adresses / des lieux à nous recommander ?
Je conseille très fortement le quartier des Eaux-Vives, qui est très animé avec ses nombreux bars et restaurants et qui est au bord du lac. J’aime aussi beaucoup la vieille ville, qui est magnifique.
Mes bars fétiches sont l’Atelier Cocktail Club / l’Apothicaire / le Bottle Brothers / le Black Sheep / le Barber Shop. Les restaurants que je conseille sont l’Inglewood (les meilleurs burgers de Genève) / le Bistrot de Charlotte / Chez Philippe / Chez ma cousine (3 restaurants très connus pour leurs poulets) / la Luigia (pour les pizzas) / Izumi (pour sa cuisine japonaise raffinée et excellente).
Des conseils pour les jeunes français qui voudraient trouver un travail en Suisse ?
Accrochez-vous, ce n’est pas facile mais ça vaut le coup ! Les entreprises internationales seront les plus à même de vous donner votre chance.
Publié par Bérénice
Co-fondatrice de "Jeunes à l'étranger". J'ai étudié 1 an au Japon, 1 an en Angleterre et j'ai fait un stage à Berlin dans le webmarketing.